Le dauphin, un animal social

La plupart des dauphins vivent en groupes pouvant aller de 6 individus comme chez le Tursiops, Tursiops truncatus, en zone côtière, jusqu’à des milliers d’individus comme chez le dauphin tacheté pantropical, Stenella attenuata.

Les observations menées révèlent un très haut degré d’ordre social. Chez les Tursiops, le groupe, quand il est conséquent, est constitué de plusieurs sous-groupes.

  • les femelles et les jeunes,
  • les sub-adultes (sexuellement immatures),
  • les mâles adultes souvent solitaires et demeurant quelque peu en marge du groupe,
  • le ou les mâles dominants veillant sur le groupe.

S’assemblant et se séparant au cours de la journée, ces différents sous-groupes peuplent un vaste territoire de 200 à 2000 km2, dans lequel on distingue des aires de jeux, de repos et de chasse.

Naissance et développement

Lorsqu’une femelle donne naissance à son premier petit, elle rejoint généralement le clan de sa propre mère et élève son delphineau en compagnie d’autres petits, nés à la même saison.

Les femelles, sexuellement matures à l’âge de 10-12ans,  mettent au monde un seul petit à la fois après 9 à 12 mois de gestation. En général, la future mère cherche la compagnie d’une autre femelle qui jouera le rôle de « marraine » et interviendra au moment de la parturition. C’est à l’aide de cette dernière que le nouveau-né est amené à la surface pour y inspirer ses premières bouffées d’air.

Des observations surprenantes de comportements de « baby-sitting » ont également été réalisées : de vieilles femelles, des sœurs ou bien encore d’autres membres du groupe, voire même un ancien mâle prenant en charge la surveillance des petits. On a ainsi pu observer plusieurs dauphins mettre en place une véritable « cour de récréation », les femelles se plaçant en U et les jeunes jouent au milieu !

Les jeunes s’éloignent progressivement de leur mère dès leur troisième année, mais restent parfois près d’elle jusqu’à l’âge de 6 ou 10 ans. Ils  rejoignent alors un groupe mixte d’adolescents, au sein duquel ils demeurent plusieurs saisons. Parvenus à l’âge pleinement adulte, vers 15 ans, les mâles ne reviennent plus que rarement au sein du «pod» natal.

A l’intérieur de ces groupes d’adolescents, des liens étroits se nouent entre mâles du  âge, qui peuvent persister toute une vie. Lorsque ces mâles vieillissent, ils ont tendance à s’associer à une bande de femelles. Les mâles les plus anciens, sont souvent accompde deux ou trois jeunes  jusqu’à la fin de leur vie.

Cette hiérarchisation dénote un très haut degré d’ordre social au sein de leur société.

Intelligence et communication

La taille du cerveau des cétacés est importante. Celui du dauphin pèse en moyenne 1,8 kg (celui de l’Homme, 1,5 kg). Sa structure complexe est celle d’un animal qui pense. Sa grande capacité d’adaptation, sa rapidité à analyser et à résoudre les problèmes, ses méthodes de chasse, ne laissent aucun doute sur une forme d’intelligence. Mais, notre compréhension des structures cérébrales est aujourd’hui encore insuffisante pour mesurer sa potentialité. En revanche, nous savons que plus le rapport entre le volume du cerveau et la surface du corps (coefficient d’encéphalisation) est élevé, plus la capacité d’intelligence et d’apprentissage est développée.  Ce coefficient est de 5,6 chez le grand dauphin, de 7,4 chez l’Homme et de 2,5 chez le chimpanzé .

Les dauphins chassent les poissons et se nourrissent d’invertébrés. Ils usent pour se faire, de techniques complexes et variables, acquises grâce à l’éducation. Or l’éducation est un facteur primordial pour l’évolution de « l’intelligence » d’une espèce.

Et il semblerait que l’utilisation d’outils, pour se nourrir, ne leur soit pas inconnue. En effet,  elle a été observée chez des dauphins captifs mais également chez des dauphins libres.  En Australie, des dauphins sauvages de l’espèce Turspios aduncus utiliseraient des éponges marines afin de protéger leur rostre lorsqu’ils fouillent les fonds marins.

Leurs capacités de communication sont, quant à elles, impressionnantes alors que nous n’en avons découvert à l’heure actuelle qu’une infime partie.

Il a été notamment prouvé par diverses études que les jeunes dauphins développaient leur propre sifflement soufflé, qui pourrait leur faire office de prénom.

La mort chez le dauphin

Lorsque l’heure est venue, le mourant est soutenu et soulevé pour qu’il respire. Les dauphins prennent soin de leurs blessés et de leurs mourants, ce qui est exceptionnel dans le monde animal.

Fait frappant, il semblerait que les dauphins possèdent un culte des morts, qu’ils connaissent le concept de mort, le comprennent et vont même jusqu’à effectuer une « cérémonie » funéraire.

Des chercheurs auraient constaté que des dauphins semblaient avoir déterminé l’origine de la mort d’un de leur petit et en « discutaient » ensemble.

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