Les dauphins, j’en avais vu à la télé, au cinéma et depuis quelques années sur les murs de la chambre de ma petite-nièce.

Il y a 3 ans, j’ai croisé une personne qui était allée dans le Pacifique pour les rencontrer. Elle m’a seulement dit que c’était magique et elle n’a pas eu besoin d’en dire plus pour me convaincre que ça l’était : la lueur dans ses yeux, l’expression de son visage, j’ai compris qu’il fallait le vivre pour comprendre.

Depuis c’est devenu une idée fixe. Je voulais nager avec les dauphins. Mais où, avec qui, dans quel cadre ?

Après plusieurs visites sur le net, j’ai fait connaissance avec le site de conscience dauphins. L’état d’esprit qui en émanait correspondait à ce que je recherchais. J’ai appelé Aurélie pour avoir un premier contact et aussi pour savoir si mon petit handicap, qui m’oblige à me déplacer avec des béquilles, pouvait être un obstacle. On a parlé entre autres, du respect des dauphins, de leur environnement, que c’est nous, humains, qui allions chez les dauphins et que le choix de la rencontre ou de la non rencontre leur appartenait.

Quelques semaines après, ma décision était prise : je partais aux Açores pour le stage du mois de juillet avec conscience dauphins.

Tout d’abord, il y a les Açores : la végétation, l’architecture, et l’hôtel, lieu paradisiaque, surplombant l’océan avec des chambres magnifiques, une gastronomie succulente, l’air marin, le doux bruit de l’océan et n’oublions pas le chant des puffins qui commence après le dîner et qui s’arrête au petit matin…

Première étape après notre installation dans les chambres : baptême masque/tuba/palmes. Pour moi, c’était la première fois que je respirais dans un tuba et je pense que je m’en souviendrai longtemps : j’ai avalé et respiré beaucoup plus d’eau que d’air et malgré ma peur d’étouffer, j’ai réussi à gérer…Du moins pour cette fois !

Première sortie : Un peu anxieuse à cause du tuba (ou peut-être de ma difficulté à respirer dans celui-ci), je décide d’attendre le feu vert de Sophie pour plonger avec elle. Ça y est, c’est mon tour, on plonge : plus de dauphins à proximité, mais je distingue tout de même au-dessous de moi, des formes blanches se faufiler dans l’immensité bleu de l’Atlantique. Je ne les rencontre pas cette fois-ci, mais je les entends siffler. Première sensation, un seul mot me vient à l’esprit : impressionnant. Il reste encore 5 plongées, j’ai encore le temps de les voir…

En effet, les jours suivants, je les vois à chaque fois depuis le bateau et dans des instants furtifs dans l’eau : je les vois s’en aller plus ou moins rapidement quelques secondes après avoir plongé. Cependant, bien que je ne les perçoive plus, je les entends encore siffler et je me sens apaisée, en sécurité.

Le 5ème jour, je n’ai pas eu envie de plonger : j’avais l’impression que nous les dérangions… Ce sentiment était dû au fait qu’il y avait, tous les jours, des dizaines de dauphins autour du bateau et dès que nous nous mettions à l’eau, ils disparaissaient. De plus, à chaque plongée, j’étais dans le «, ‘ je dois les voir, il faut que je les voie » et de les voir, certes, mais de les voir s’en aller, était frustrant. J’ai commencé à croire que peut-être je les faisais fuir, qu’ils ne m’aimaient pas…

Et puis, Aurélie m’a suggéré de « m’offrir à eux », de leur laisser la possibilité de me voir… Je n’avais pas envisagé la rencontre sous cet angle. Alors, j’ai lâché mes frustrations, mes peurs, tout ce qui pouvait m’empêcher d’apprécier une éventuelle interaction.

Dernier jour, dernière plongée. Je me laisse glisser dans l’eau en toute confiance au milieu d’un groupe de tachetés, sans attendre quoi que se soit. Il y en avait de toute part et ils sont restés malgré notre présence. Je me suis sentie bouleversée par un bonheur immense, je l’ai ressenti dans ma poitrine, dans mon ventre. Et puis, après avoir repris un peu d’air (ma difficulté à respirer dans le tuba persistant…), Je tourne la tête à gauche, et là, surprise : un individu s’approche doucement, dans ma direction, avec un air curieux. Je pense que j’aurais pu le toucher mais je n’y ai même pas pensé à ce moment-là. Je ne sais pas combien de temps a duré cette rencontre, mais je sais que c’était la plus longue, la plus belle et la plus bouleversante. À partir de cet instant et pendant plusieurs heures j’ai ressenti de l’amour. J’étais tout simplement bien !

Pour conclure…

Avec le recul, je réalise que cette expérience m’a aidé à ouvrir des portes. Je connais aujourd’hui la différence entre voir ou entendre et ressentir. Pour la première fois de ma vie, je n’étais pas une simple spectatrice d’un beau spectacle. J’étais au milieu de la scène et j’en faisais partie.

Ce que j’ai vécu au contact des dauphins m’a émotionnellement bouleversé et ça n’a pas toujours été facile à vivre. Avant chaque plongée, j’étais envahie par des émotions intenses difficiles à contenir. J’ai malgré tout essayé de les garder, de les ignorer, comme d’habitude… Seulement, cette fois-ci, je n’ai pas eu le choix : il a fallu que je les affronte… J’étais perdu face à ce bouleversement, je ne comprenais rien. Aujourd’hui, je comprends. Les dauphins m’ont aidé à voir plus « clair ». Quel bonheur de se sentir vivante !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Alors je dis un grand merci aux membres du groupe avec lesquels j’ai partagé cette expérience et qui continuent, malgré le retour sur terre, de garder contact, merci à Sophie et Aurélie, merveilleuses organisatrices accompagnatrices, pour m’avoir permis de vivre cette expérience et à qui je dis à très très bientôt pour un nouveau voyage parmi les dauphins…

Béatrice