Merci surtout à Sophie Boyer pour cette opportunité de co-animer cette semaine avec elle auprès de dauphins qui s’avèrent être des passeurs, des hérauts de l’océan invitant à naître de nouveau.
Passeurs en effet pour qui sait écouter et non seulement voir, se laisser transformer et non chercher à devenir. Heureux qui, comme Alice dans le pays merveilleux, a pu se laisser apprivoiser par ces dauphins, trouver le calme et passer de l’autre coté. Là résonnent les cliquetis et les sonars dans un espace si bleu et lumineux qu’allongé sur le dos à moins d’un mètre sous l’eau, les notions de haut et bas semblent évanouies, plus rien n’existe que l’instant ; instant qu’il est alors doux de pouvoir partager avec celui ou celle qui plonge avec nous ! Heureuse l’idylle avec ces passeur-guides , ni objets d’étude scientifique ni animaux de parc d’attractions, mais êtres libres qui nous autorisent à partager le même Océan. Mais alors, pourquoi appeler notre planète « Terre » alors qu’il y a plusieurs continents dont les nombreuses terres sont objets de tant de folie ; nous habitons bien une planète bleue où règne un seul océan dont les dauphins- passeurs semblent les hérauts !
Ecoute humain ! Tursiops, dauphins de Risso, dauphins communs, dauphins tachetés, dauphins bleus et blanc, qu’ils mesurent moins d’un mètre ou trois mètres : ils nous apprennent tous à écouter, comme cela est inscrit dans le premier mot du message de Dieu que Moise rapporte au peuple hébreu. Animaux acoustiques, leurs cliquetis inoubliables, leurs sons plus graves vibrent dans nos cellules, ils scannent alors que nos sens sont obnubilés par la vue : « Qu’as-tu vu ? » demande t on à celui ou celle qui remonte, transfiguré par la rencontre ! Ces professeurs de l’écoute appellent de plusieurs manières : appel à la simplicité, appel à l’émerveillement, appel au jeu, appel à la grâce dans le moindre geste, appel à la danse, appel à l’écoute permanente de l’autre, appel à la solidarité fulgurante… Sur tous ces plans, les cétacés s’avèrent, pour qui sait les entendre, d’incomparables enseignants. Moyennant quoi, ils sont en droit d’attendre de nous, élèves-humains : – au minimum, une humble tentative d’imitation, – au maximum, quelques-unes de ces prouesses auxquelles nous seul avons accès : création artistique, vision scientifique, expérience mystique… en réponse résonnante et harmonieuse aux appels en question. Comment répondre alors à cet enseignement?
Accoucheurs de la conscience planétaire.
Faut-il les toucher, chercher à prendre, s’approprier, comme souvent sont expérimentées les relations humaines ? Un exemple : les dauphins jouent des heures devant l’étrave, parfois il suffit que deux de nous se mettent à l’eau pour qu’un signal les fasse sonder…pour réapparaître 100 mètres plus loin. Leur déplacement est si rapide et élégant, sans vague d’étrave comparé aux lourds bateaux… Il ne s’agit pas de prendre, mais d’apprendre, à travers les exercices de perception dans la nature, en piscine ou par le toucher thérapeutique, que nous pouvons donner sans compter :
Celui qui ferme sa main ne peut tenir qu’une poignée de sable, tandis que celui qui garde la main ouverte sent passer tout le désert sur sa paume.
Il s’agit de l’ouverture des mains qui est chemin vers le cœur, les autres et la conscience de la planète. Alors, la conscience de groupe, bien présente chez les dauphins, mais embryonnaire chez nous s’affine. Cette semaine, nous avons tant appris de cette conscience de groupe : les dauphins, l’affinement de nos perceptions par des sens autres que la vue et le toucher ont permis d’expérimenter l’ouverture du cœur…
C’était le message des dauphins reçu cette semaine à Lajes, sur l’île de Pico aux Açores…
Bruno, Ostéopathe. Co-animateur
Bruno Ducoux est ostéopathe à Bordeaux. (Il enseigne en France et à l’étranger à des ostéopathes et des thérapeutes manuels)